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21/11/2009

(UK) Doctor Who, 2009 Special : 'The End of Time' preview

Hier, était diffusée sur la BBC la traditionnelle soirée caritative consacrée aux Children in Need.
Comme l'an passé, elle fut l'occasion pour la chaîne de dévoiler un extrait de la première partie de l'épisode de Noël de Doctor Who, The end of Time (épisode très attendu pour lequel les fans constituent déjà consciencieusement leur stock de mouchoirs).

Les premières minutes de l'épisode ont ainsi été proposées aux téléspectateurs de la chaîne anglaise. Les voici en session de rattrapage (à savourer, car il reste devant nous un interminable mois d'attente) :


18/11/2009

(UK) Doctor Who, 2009 Special : The Waters of Mars

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Avant-dernier épisode spécial de l'année de disette que constitua 2009, The Waters of Mars est également l'avant-dernier épisode de David Tennant, en incarnation du 10ème Docteur. Son voyage dans le temps et l'espace devrait s'achever lors de l'épisode de Noël, en fin d'année (ce qui promet des fêtes réjouissantes, préparez vos mouchoirs !), après lequel il passera le flambeau à un jeune acteur ayant encore tout à prouver, Matt Smith. L'année 2010 sera celle des bouleversements, puisque outre un duo d'acteurs principaux entièrement nouveau, la série changera également de showrunner : Steven Moffat prendra les commandes, remplaçant Russel T. Davies.

Une page de Doctor Who nouvelle version s'apprête donc à se tourner en cette fin 2009. Et cet épisode de novembre nous y amène tout droit, suivant la tradition des special de ces dernières années de la série : une intrigue classique de sauvetage, un Docteur aux émotions toujours aussi intenses, et un déroulement d'ensemble du scénario pas toujours bien dosé qui se ponctue par un final partant un peu dans tous les sens (dans le plus pur style de Russell T. Davies, si j'ose dire).

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Pour cet avant-dernier voyage, le Docteur débarque sur Mars en 2059. Il y rencontre une équipe d'astronautes installée dans une base coloniale. Mais il ne s'agit pas de n'importe quelle mission : c'est la première expédition terrestre de ce genre envoyée sur une autre planète. Passé l'excitation des premiers instants, où le Docteur s'amuse, en véritable groupie, honoré de rencontrer les pionniers qui ouvrirent la voie des étoiles à l'humanité, les choses se compliquent lorsqu'il comprend quel jour il est arrivé : le 21 novembre. Car si cette mission fut fondatrice, son souvenir longtemps conservé par les humains, elle eut aussi une destinée tragique. L'autodestruction nucléaire de cette base Bowie One fut actionnée... le 21 novembre 2059.

Le Docteur se trouve alors face à un dilemme, quelque peu semblable à celui rencontré à Pompei (saison 4), aventure amère qu'il évoque d'ailleurs spontanément. La destruction de la base et la mort de ses occupants, et plus précisémment d'Adélaïde Brooke, la commandante, est un point fixe dans les lignes fluctuantes du Temps. Un évènement fondateur sur lequel repose tout le futur dans les étoiles de la race humaine. La petite-fille d'Adélaïde, inspirée par le souvenir de sa grand-mère, insufflera de nouvelles ambitions à cette quête et poursuivra l'exploration vers les étoiles. Si l'on peut imaginer que, même sans cette destinée familiale, la race humaine aurait quand même suivi cette voie, il s'agit cependant d'un chaînon de l'histoire de l'humanité qui ne peut être changé, sans que le futur ne soit, par conséquent, modifié considérablement. Les ramifications et les enjeux sont trop importants pour pouvoir tout bouleverser impunément.

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Durant les deux premiers tiers de l'épisode, le Docteur agit comme on le connaît. Souffrant de ne pouvoir intervenir, mais parfaitement conscient des enjeux, ne songeant donc qu'à quitter la base, abandonnant ses occupants au sort qui leur est destiné. Forcé par Adélaïde de rester pour découvrir ce qu'il se passe, il noue rapidement une complicité avec elle, admiratif et charmé par cette figure historique qui l'a toujours fasciné. Sachant qu'il s'agit de son dernier jour de vie, il se montre même un peu moins énigmatique que d'habitude, évoquant de façon de moins en moins cryptique l'issue fatale que va connaître cette journée. Cette première partie d'épisode est classique. La façon dont le Docteur observe cet équipage si vivant, constituant une belle galerie de personnages très différents, et qu'il sait condamné, m'a particulièrement touchée. Empreinte de cette douleur inhérente à sa position de Time Lord, on ressent parfaitement le conflit qui se joue en lui.

La raison l'emporte dans un premier temps. Le Docteur laissant finalement les survivants sans se retourner. Mais assister à ce spectacle de vies humaines gâchées sera trop difficile pour lui. Il a alors une réaction, certes, a priori pleine d'humanité, cette compassion unique dont il sait faire preuve à l'égard de toute créature vivante. Il revient et opère un sauvetage assez folklorique des trois derniers membres encore en vie, dont Adélaïde, les ramenant sur Terre grâce au Tardis. Mais cette attitude dérape rapidement, versant dans l'arrogance propre aux Time Lords, qui nous rappelle ces moments où le masque de bonté du Docteur se fissure pour laisser apparaître la puissance et le danger de cet extraterrestre. Car, c'est le Temps lui-même, le futur, qu'il s'arroge le droit de bouleverser en prenant la décision de sauver Adélaïde. Et c'est un Docteur transformé, inconnu, qui se drape d'un air triomphal quand il constate qu'il a réussi, qu'il a vaincu le destin. Le voir ainsi agir presque out-of-character, c'est aussi une brutale piqûre de rappel pour le téléspectateur. La série a déjà évoqué cette nécessité pour le Docteur de ne pas voyager seul ; le besoin d'avoir une assistante n'est pas simplement un remède provisoire contre la solitude, c'est surtout la présence d'une personne qui pourra le canaliser, le retenir au besoin, afin de l'empêcher de franchir certaines limites. Limites qu'il franchit allègrement dans cet épisode. Comme si le fait de voyager actuellement seul le rapprochait encore plus de sa nature de Time Lord.

Cet évènement est aussi présenté comme une forme de dernier soubresaut avant la fin. Aucune ambiguïté ne plane là-dessus. Pour l'épisode, l'Histoire se corrigera d'elle-même, car Adélaïde se suicidera dès qu'elle sera rentrée chez, écrasée par le poids des conséquences temporelles que le choix du Docteur fait peser sur sa vie sauvée. Mais, c'est aussi un autre cycle qui arrive à son terme : la vie du Docteur. La vision finale du Ood donnerait presque l'impression que Ten l'attend comme une délivrance, avant que d'autres dérapages n'aient lieu. Une conclusion somme toute plus sombre que la normale de la série.

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Bilan : Un épisode de Doctor Who globalement très classique dans sa construction (dans ses atouts, comme dans ses faiblesses typiques d'une aventure écrite par Russell T. Davies), qui bénéficie de la présence d'une fascinante Lindsay Duncan (Rome) en vis-à-vis parfaite pour David Tennant dont le personnage passe par tous les états au fil du récit. Mais c'est aussi un épisode assez étrange dans son dernier tiers. Le Docteur y franchit des limites qu'il n'aurait pas remises en cause en d'autres circonstances. L'impression d'arriver en bout de course pèse sur toute cette partie.
Car la conclusion ne laisse place à aucun doute : l'heure de l'accomplissement de la prédiction finale est arrivée : "Il frappera quatre coups"... Nous sommes arrivés à The End of Time. Pour la téléspectatrice que je suis, cela risque d'être plutôt un moment de deuil.


NOTE : 7/10


La bande-annonce de l'épisode spécial de Noël :


02/11/2009

(UK) Doctor Who : une ode à l'humanisme

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Armée de mon prosélytisme téléphagique toujours à l'oeuvre, je me suis employée, hier soir, à convertir un nouvel adepte à Doctor Who, en initiant un ami à la série (sous le prétexte fallacieux de tester l'écran de ma nouvelle télévision - écran qui est quand même vachement mieux que l'ancien ! soit dit en passant...). N'ayant pas la saison 1 sous la main, nous avons commencé par le premier épisode de la saison 2 -donc, directement avec David Tennant. Dans le cadre futuriste de New New York, cet épisode, sous des apparences léger, où Rose et le docteur flirtent allègrement -et plus si innocemment- dans une forme de béatitude, suite à la regénération du Docteur dans le Christmas episode précédent (entre la saison 1 et la saison 2), contient pourtant toute l'essence de la série.

Y transparaît cette ambivalence si particulière qui fait l'originalité et la force de Doctor Who, capable de toucher la sensibilité du téléspectateur avec une simplicité regénérante. L'ambiguïté de la série s'illustre en effet parfaitement à travers la double conclusion de l'épisode.

D'une part, on y retrouve retranscrit ce si fort attachement du Docteur à l'Humanité, dans lequel se mêle un optimisme enthousiaste communicatif. C'est la motivation première du personnage et quelque peu sa raison d'être qui s'expriment. L'happy end final, où il parvient à guérir tous les malades créés par les nonnes, aussi facile scénaristiquement parlant qu'il puisse paraître, se savoure pourtant devant l'écran, tel un bonheur presque naïf, mais si sincère. D'autant plus qu'il s'accompagne d'un discours euphorique du Docteur sur l'apparition d'une nouvelle sous-espèce et d'une humanité constamment en évolution.

D'autre part, la fin de Cassandra touche l'autre versant de la série, également perceptible à travers la discussion avec la Face of Boe. Celui du Temps auquel personne ne peut échapper ; de cette vie qui file et se dilue sous son emprise. L'isolement du Docteur n'en est que plus mis en exergue. Il est le "wanderer" : celui qui erre, point fixe, dans un Univers qui évolue par lui-même, en constante expansion, en incessants changements. Cette immutabilité, même si elle n'est qu'une apparence, tranche avec son environnement, rappelant incidemment au téléspectateur que même Rose, en dépit de leur relation si fusionnelle actuellement, n'y échappera pas. L'opportunité qu'il offre à Cassandra, de se revoir, une dernière fois, au temps où elle était encore elle-même, avec ses illusions, est un paradoxe temporel scénaristique, mais un geste de profonde humanité auquel le téléspectateur ne peut rester insensible.

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En cherchant à expliquer pourquoi j'adorais Doctor Who, c'est à ces fondamentaux que j'en suis revenue. Ce n'est pas la rigueur qualitative d'un scénario réaliste que j'y recherche. Les esprits cyniques et blasés pourront toujours ricaner et rester de marbre devant ce ton si particulier dans le paysage téléphagique actuel. Il reste que la force de la série, c'est une spontanéité, mêlée d'une folie douce. C'est une simplicité parfois désarmante, mais dans laquelle résonne une sincérité profonde. C'est une ambivalence, entre une foi optimiste dans le genre humain et un constant rappel de ses faiblesses, avec en toile de fond, ce précepte qu'il ne faut jamais oublier : rien ne dure et l'éternité ne s'applique pas à la vie.

Voilà pourquoi j'adore Doctor Who.


La BBC a d'ailleurs annoncé il y a quelques jours une date pour le prochain épisode spécial, The Waters of Mars. Ce sera le 15 novembre. La présence de David Tennant doit être savourée. En attendant, en voici un petit extrait :

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